dimanche 8 mars 2009

Mathieu Boogaerts - Mercredi 4 Mars - B.B.C Hérouville St Clair

Concert ludique d'un Mathieu Boogaerts rayonnant devant un public de fans entièrement dédié à sa cause. Ceux qui n´y étaient ne savent pas ce qu'ils ont perdu...

Début de soirée intimiste avec la parisienne Chat et ses jolies chansons, qu'elle accompagne brillamment par son jeu de piano très lyrique. Si le set est inégal, certains morceaux (Alice, je te vois, les petites choses) sont de véritables bijoux. Jolis textes, chant libre rappelant parfois certaines balades d'Higelin, Chat a décidément un charme fou...






Changement de plateau et la panique me prend : la scène est entièrement vidée, seuls trônent un pied de micro devant et une batterie derrière. La possibilité d'un concert solo accompagné à la batterie me traverse l'esprit. Alors que je m'adonne au petit jeu jeu d'avant concert qui consiste à faire des suppositions sur la formule choisie par Mathieu : combien de musiciens? quels instruments? l'entrée de trois musiciens, suivis par le chanteur me rassure un peu. Leurs vestes de costume trop grandes pour eux leur donne un air un peu gauche. Basse, clavier, batterie : classique et efficace. Les instruments sont connectés sans fil à la régie, ce qui donne une grande liberté de mouvement sur la scène. Mais ici le mouvement ne se fait pas pendant les morceaux mais entre les morceaux : On déplace la batterie et chaque musicien comme pour installer un nouveau plateau, un nouveau cliché Polaroïd à chaque chanson. Les seuls déplacement pendant les chansons se font grâce à des roulettes placées sous les chaussures des musiciens. Inutile et donc par définition: indispensable.



Mathieu joue tous les morceaux de son nouveau disque (I Love you - Tôt ou tard, 2008) et semble se faire plaisir, comme si chacune de ces pièces était un nouveau jouet qu'il manipule avec curiosité. Il m'a semblé que ces morceaux totalement décomplexés, chantés en anglais "yahourt" volontairement exagéré, bien que joués dans des versions assez fidèles au disque sonnent finalement beaucoup mieux sur scène qu'en studio. Leurs textes complètement décousus donnent pourtant du fil à retordre au chanteur. Quand le trou de mémoire vient finalement, Mathieu Boogaerts se livre à son exercice favori : l'improvisation, et nous livre un medley inédit de toutes les chansons du disque pendant lequel je me suis surpris à envisager I love you comme un concept album, chose qui m'avait échappé jusque là, tant les morceaux sont interchangeables et homogènes. Cette partie du contrat est complètement rempli: Boogaerts a su donner à son nouveau disque une vraie dimension sur scène, et transmettre son enthousiasme pour ses nouveaux morceaux.



On attendait aussi avec impatience de savoir quelles anciennes chansons le chanteur allait jouer, sous quelles nouvelles versions, avec quel degré de contre emploi, de contre pied, de second degré. De l'album "Super" (Remark Records, 1995) il empreinte Ondulé et Bien dans une version balade kitsch quasiment hawaïenne, ponctuée par un solo de synthé reprenant le thème des feuilles mortes de Kosma. Du grand n'importe quoi parfaitement maîtrisé. Du même disque, il fait aussi de la balade "Bel et bien là" un morceau rock dans le style de son nouveau disque. Appelez les pompiers s'enchaîne dans les jets de fumée avec l'inévitable "Comment tu t'appelles" joué pour l'occasion dans une version dub-reggae apocalyptique de toute beauté, suivi d'un "Siliguri" complètement assumé seul à la guitare. La version de "Dom", demande probablement à être rodée mais ne m'a franchement pas convaincue. En revanche, "Le ciment", ses airs de musique africaine et son texte "Boogaertsien" par excellence a ravi mes oreilles et celle des 200 fans présents au BBC. Le rappel s'ouvre sur "c'est lundi", reprise tout à fait improbable de Jesse Garon que Mathieu Boogaerts interprète à la batterie. Puis il joue trois morceaux seul à la guitare: "Dommage", "Vegas" et "Michel" et prend le temps d'improviser deux débuts de chansons en reprenant les mots lancés au hasard par le public. Il s'amuse et ça se voit. Nous aussi.



"Super!"

lundi 16 février 2009

Le BBC nouveau est arrivé

Avec un peu de retard, l’annonce de la nouvelle programmation du Big Band Café. Globalement, un belle prog’, très axée sur la musique francophone, variée, audacieuse et équilibrée, à la hauteur de la réputation de la salle.


Ce vendredi, du bon rock français gouailleur avec Debout sur le Zinc, avec en première partie le parisien Bensé et son Pop Folk qui montront enfin sur la scène d’Hérouville après deux annulations cette saison. Puis l’ex Mes Souliers sont Rouges, Gullivan, nous invite à un apéro concert le 27 Février à la suite de sa résidence dans la salle. Le genre de truc qui attise la curiosité.
Le Mercredi 4 Mars, le BBC nous gâte avec la très attendue visite de Matthieu Boogaerts dont on a commenté le dernier disque ici, dans une chronique où on se disait impatient de voir ce que ses nouveaux morceaux pouvait donner sur scène. Pour le mange-disque, certainement l’évènement de cette saison 2009.
Beaucoup d’artistes français dans cette nouvelle programmation, puisqu’elle continue avec Clarika le 6 Mars puis Anaïs le 12 Mars. On n’échappera pas ensuite à la soirée latino avec les régionaux de Si(x) Senior, le 13 Mars. Surprise le 14 Mars : les Cadavres sont toujours vivants, plus punks que jamais et ils le prouveront en live. Le 20 Mars, place au groupe métal local Headchager (ex Doggy Style, pour les anciens), parmi ce qu’on fait de mieux au niveau hexagonal dans le domaine du gros qui tache.
Les papillons de nuit se poseront le 25 Mars pour présenter l’édition 2009 de leur festival, rompant ainsi la tradition de leur tremplin. Trois groupes Bas Normand présélectionnés se produiront ce soir là. On tâchera de vous tenir au courant de leurs choix.
Chanson française le 26 Mars avec Yves Jamait, avant d’accueillir la québécoise Pascal Picard le 27 Mars (à ne pas confondre avec les joyeux Fatals Picards, qui sont programmés pour le vendredi 10 Avril). Viendra ensuite le tour des explosifs La Ruda le premier avril. A ne pas rater également, les belges de Ghinzu et leur rock très inspiré aux limites du progressif, le 2 Avril. Pas pour les enfants : Les Marionettes hip-hop trash de Puppetmastaz le 9 Avril. On verra ensuite ce que les petits jeunes de The Subways ont a nous montrer le lundi 13 Avril.
Gros moment de la saison, le retour des Wampas le 21 Avril pour nous présenter leur nouveau disque « Les Wampas sont la preuve que dieu existe ». Pas tout à fait faux : les voir toujours aussi droits dans leurs bottes de Wampas tient un peu du miracle.
Autre grosse pointure, U Roy, le papy Rasta sera là le 22 Avril. Pour continuer avec cette sélection résolument axée sur la francophonie, on se laissera tenter par le rock québécois un rien festif des Cowboys Fringants, tabarnak, le 23 Avril. Enfin, le sîte web annonce également la venue de Ultravomit (beurk) le 6 Mai, des excellents Java le 7 Mai et de Thomas Dutronc le 13 Mai.
Notons enfin, même si ce n’est qu’un demi-scoop que le très attendu Festival de Beauregard est enfin officiellement annoncé pour le week-end du 3 et 4 Juillet. Parmi les rumeurs, on parle de The Cure, Kaiser Chiefs et d’un Téléphone reformé… A suivre…

www.bigbandcafe.com

mardi 6 janvier 2009

Interview GaBLé

Pour démarrer l'année du bon pied, une chouette interview de Mathieu, leader et fondateur de l'excellent groupe caennais GaBLé. Cette interview fait suite à leur performance remarquée aux transmusicales de Rennes, le mois dernier.


GaBLé est un groupe originaire de la région caennaise, qui existe en tant que trio depuis un concert où leur leader, Mathieu, avait fait venir sur scène plusieurs de ses amis pour l'aider à gérer son trac. Ils ne se sont plus quités depuis.
Rappelons la sortie l'année dernière du trés bon "Seven guitars with a cloud of milk" (sur le label anglais Loaf), faisant suite aux trois disques auto-produits "Gablé (2000)", "CaLiFoRNiaN TouCH WiTH a CoNDé SuR NoiReau Way oF LiFe (2002)" et "SeMiNéoPRoaNTiaNTiaNTiFoLK (2004)". Si leur bricolage Lo-Fi rend difficile la définition de leur style (ils auraient d'ailleurs probablement horreur de ça), on pense quand même en vrac à des groupes comme Pavement, Sonic Youth, TV On the Radio... Dans l'interview, Mathieu parle de ses influences (multiples), et il me semble que son génie réside en partie dans sa capacité à passer tout ça à la moulinette pour en faire quelquechose de vraiment nouveau. Et c'est finalement tout ce qu'on aime dans GaBLé: "ça ressemble vraiment à rien!".

Bonne interview (cliquez là).



Et rendez-vous sur les deux sîtes du groupe: