dimanche 30 novembre 2008

I'm from barcelona - Samedi 29 Novembre - Le Cargö - Caen

En attendant l'arrivée d'un autre nordique célèbre*, nos cousins suèdois de I am from barcelona ont rempli la salle du cargö pour une belle soirée entre joyeux bordel et ambience de fin de tournée.




La soirée s'est ouverte par la performance trés blues de Miss Li et sa pêche extraordinaire. Visiblement contente d'être parmis nous (même si de son propre aveu, elle ne sait pas prononcer le nom de notre bonne ville) et aidée de ses quatre musiciens (batterie, saxophones, guitare et contrebasse), elle a joué trés simplement son rôle de première partie, sans toutefois surprendre vraiment. Sa page myspace laissait espérer plus de folie, moins de convenance que ce que livrent ces chansons sympatiques, certes, mais malheureusement un peu réchauffées. On a quand même passé un bon moment, et on a écouté sagement le rappel que la suèdoise s'est finalement offert.


Une quinzaine de minutes plus tard entraient en scène le collectif "I'm from Barcelona". Confirmation de ce qu'il fallait attendre, ce ne sont pas 29 musiciens qui se présentent à nous comme dans la configuration des festivals, ou comme on peut les voir sur le trés rigolo clip de "We're from Barcelona" que l'on peut visionner sur le net. Ce soir, ce sont 11 musiciens et choristes qui accompagnent le fondateur et compositeur du groupe, Emanuel Lundgren. Ce groupe a cette qualité inexplicable d'attirer immédiatement la sympathie. De par leur simplicité, leur nonchalence, leur façon d'annoncer directement la couleur: il ne s'agît pas ici de se prendre au sérieux ou encore moins pour un groupe de rock (ou alors avec la plus grande ironie), mais de passer un bon moment en partant en tournée entourés de bons potes. Emanuel Lundgren, en maître de cérémonie, nous annonce que ce concert est le dernier de leur tournée et que ce soir, ils sont "prêts à casser le peu d'os entiers qui leur restent". Après un début de concert peut-être un peu timide, le son calamiteux n'aidant pas (mais le tir à vite été rectifié), le groupe décide que la fête doit commencer, et lâche alors une quantité énorme de gros ballons rouges et une tonne de confétis propulsés dans l'air par d'énormes souffleries. Dans une sorte de version indie d'une édition de l'Eurovision, genre, la soirée prend alors une autre tournure, frisant l'histérie collective sur We're from Barcelona. Les suédois font chanter le public, et la fête est autant dans la fosse que sur la scène (j'ai même aperçu monsieur le maire, qui du haut de la passerelle VIP, m'a bien semblé tapper du pied sur collection of stamps). Pendant que le sol se recouvre doucement d'une épaisse couche blanche formée de millions de confettis, un groupe de suédois erasmus éxulte à ma droite et d'autres entament le slam à ma gauche.


Et alors que le foutoir s'installe dans la salle du Cargö, on ne peut s'empecher de constater que I am from Barcelona écrit de belles chansons, qui sonnent merveilleusement bien, de vrais chansons pop avec des mélodies qui collent, et qu'ils les livrent sur scène avec la plus grande sincérité. Pour le rappel, Emanuel Lundgren, nous avoue qu'il a toujours détesté les chorales, où on l'obligeait à chanter quand il était petit, mais qu'il n'aimait rien de plus que "chanter dans un groupe". On appreciera la nuance. Puis il balance ce qui fut le sommet du concert, Treehouse, et sa mélodie indélébile (dont on ne peut pas se détacher, NDLR), qu'il entame d'abord seul (avec l'aide du public), pour être rejoint rapidement par le reste du groupe. Puis, décidé à tenir sa promesse de se casser quelque chose, il se jette dans les bras du public et se laisse porter au dessus de la fosse pendant le reste de la chanson.


Pour finir ce concert, Emanuel nous confie qu'il n'a aucune envie de rentrer chez lui (et nous non plus!) et que soir ils vont pleurer. Les meilleures choses ont une fin, pour nous ce n'est que la fin du concert, mais pour eux on comprend que ce n'est pas seulement la fin d'une tournée, mais la fin d'un projet, la fin des vacances entre potes, l'angoisse de la rentrée. En ce moment en Suède, le jour doit durer à tout casser deux heures. Si j'étais à leur place, moi je repartirais pour un tour...



*Papa Noël

vendredi 28 novembre 2008

Play List n°1

Une première play list pour supporter le froid hivernal:

TV on the Radio: Halfway home.
Chris Garneau: We don't try.
GaBLé: Noone knows why.
The Acorn: Flood Part 1.
Mathieu Boogaerts: Do you feel ok?

A la semaine prochaine!



mardi 25 novembre 2008

I love you - Mathieu Boogaerts

Trois après le trés bon et trés intimiste "Michel", Mathieu Boogaerts livre son nouveau disque ("I Love You" - Label Tôt ou tard - Novembre 2008), marquant un changement radical dans le son et le processus d'écriture d'un des plus séduisants chanteurs français du moment.




Dans le mange disque, on aime bien Mathieu Boogaerts, on l'avoue. La prétendue "nouvelle chanson française" doit beaucoup à son talent, à son invention, et on aime à penser que chaque nouvelle sortie de l'artiste doit être une nouvelle leçon pour une partie de cette scène au pire créée, au mieux injustement gonflée par l'industrie du disque. Du travail de Mathieu Boogaerts, on aime la sincérité, la pureté, l'apparente innocence, et avant tout la recherche perpétuelle, la prise de risque. On ne va donc pas se plaindre que pour ce nouveau disque, Mathieu Boogaerts ait choisi une nouvelle forme d'écriture originale basée sur l'utilisation de la batterie aux premières étapes de la composition. Alors que dans bien des travaux précédents du chanteur, le texte, à travers une recherche sur les sonorités, faisait souvent le rythme, ici Mathieu Boogaerts pose le postulat inverse. Un exercice de style, donc, ce nouveau disque ? En grosse partie, oui.

Le principal intérêt de cette nouvelle production réside dans son intégration dans la carrière du chanteur, montrant une fois de plus sa capacité à se renouveler. Cela dit, et puisque celui qui aime bien s'octroie parfois le droit de bien châtier aussi, on doit avouer que, même si après plusieurs écoutes, la mauvaise première impression s'estompe un peu, ce disque nous laisse un peu beaucoup sur notre faim.

Une grosse partie des textes est écrite dans l'anglais approximatif propre au chanteur qui nous séduisait quand il était utilisé par petites touches sur les précédents albums, mais qui s'impose peut-être un peu trop cette fois-ci. D'une manière générale, on n'a pas retrouvé dans ce nouveau travail la poésie faussement naïve propre à Boogaerts, et on s'est senti un peu frustré.

C'est donc une impression en demi-teinte que nous laisse cette nouvelle livraison de Mathieu Boogaerts, qui a comme bien souvent "les défauts de ses qualités": la grande audace de ce disque s'impose au détriment du plaisir d'écoute et en fait un travail âpre et difficile.

Reste la tournée annoncée pour le printemps 2009 où l'on aura, nous l'espérons de tout coeur, l'occasion de voir ce que ces chansons-là ont dans le ventre.


Mathieu Boogaerts - I Love you - Label tôt au tard - 12 titres.

http://www.mathieuboogaerts.com/

lundi 24 novembre 2008

Fat Freddy's Drop - 13 Novembre 2008 - Big Band Café - Hérouville St Clair


Programmés en marge du festival Nordik Impact, les Néo-Zélandais de Fat Freddy´s Drop ont séduit le Big Band Café au cours d'une prestation impeccable. Devant un public réduit -le concert, d'abord programmé à la Fonderie a été déplacé sur le BBC- mais visiblement composé de fans, les huit membres de FFD ont répandu leurs bonnes ondes avec une classe et une simplicité qui est leur marque de fabrique.


Prenez une mapemonde, localisez Hérouville St Clair et cherchez le lieu le plus éloigné sur la carte. Vous ne tomberez probablement pas trés loin de Wellington, New Zealand, la ville d'où Fat Freddy's Drop est originaire. Le simple fait qu'un événement aussi improbable ait pu se dérouler ce soir-là tient déjà du miracle. Mais la vraie magie réside dans ce que ce groupe avait à nous faire partager.
La setlist contient tout l'éventail du savoir-faire du combo de Wellington: soul, ska festif, funk, dub ou dance à la JestoFunk. A tout instant, les membres de FFD éblouissent par leur capacité à improviser pour faire durer les morceaux en de longues parties instrumentales, où Joe Dukie, le gigantesque chanteur du groupe répête en boucles des parties de voie par l'utilisation d'un sampler qu'il manie en temps réel. Sa voie, parfois étonnammant proche de celle de Ben Harper fait parler de lui comme un des plus grands chanteurs de soul actuels. Le reste du groupe donne l'impression d'un machine à deux pistons parfaitement huilés, avec d'un côté une rythmique parfaite (batterie, guitare, progs et claviers), et de l'autre une section de cuivres (trombone, trompette, sax alto) où brille le fabuleux Ho Pepa au trombone et son style de danse indescriptible. A noter enfin l'intervention de leur pote MC Slave, rappeur sur un des sommets du concert ("Something's cooking"), où FFD nous rappelle que dans toute bonne fête, il se passe toujours quelque chose dans la cuisine. Mais ce soir, c'est bien dans la salle du BBC que se déroulait le meilleur de la fête.